samedi 2 février 2013

What kind of Bird are You ?





     Déjà, pour ce film, je n'ai pas dit à Gibet "C'est qui, déjà, Wes Anderson ?". Non, non, non ! Là, j'ai balancé, pleine d'assurance "C'est le mec de Fantastic Mr Fox !" et je me suis imaginée ses petits yeux plein de fierté et d'espoir quant à ma survie malgré cette mémoire de poisson rouge.


(je voulais rendre hommage à Jack, feu mon poisson rouge schizophrène.)


     Enfin bref, ce film m'obsède depuis que je l'ai vu.

     La bande-annonce était très efficace, déjà. Plusieurs éléments me criaient "ChA, ce film est pour toi !". Pour mettre les choses en vrac : la jolie voix de Françoise Hardy, le côté "On frotte les murs avec du curry" (comme disaient Les Fatals Picards), Edward Norton, un humour aussi décalé qu'inattendu et une fille qui saute dans l'eau en criant. (Identification ! Et aussi, elle porte une petite robe avec un joli col. Mais ça, ça relève d'une pathologie qui va de paire avec les chaussures, pun intended).

     Pour que je trouve un film bon, l'aspect visuel doit être travaillé. C'est pourquoi Nicolas Winding Refn est un peu un dieu vivant pour moi. J'ai entendu dire que Bronson et Drive ne racontaient pas grand chose et j'ai entendu la même chose pour Moonrise Kingdom. Permettez-moi donc de dire "PARDOOON !?" Déjà, n'importe quoi. Ensuite, l'histoire ne fait pas un bon film. Ça fait une bonne histoire, point. Et puis à ceux qui disent que ça manque d'action, je répondrai que non, et que l'action telle qu'on l'entend aujourd'hui plombe souvent l'histoire, laquelle se retrouve baclée pour laisser place à de l' "époustouflant". C'est un peu le serpent qui se mord la queue, quoi.

Pour moi, Moonrise Kingdom a tous les éléments qui font d'un film un bon film.

What iz ze fuque ?

     Le casting est assez surprenant. On y retrouve Edward Norton, qui nous a plutôt habitué aux thrillers psychologiques et Bruce Willis est plutôt calé dans les rôles principaux de films d'action avec ses gros bras musclés. J'étais donc quelque peu sceptique quant à l’interprétation d'un flic solitaire par ce dernier (non, je ne douterai jamais d'Edward Norton). Et là on les retrouve dans des rôles d'anti-héros gaffeurs... et secondaires ! Comme quoi, un bon acteur est un acteur qui peu jouer n'importe quoi et là c'est le cas.

Un retour en enfance.

     Pour tous ceux qui ont passé les vingt ans et qui ne se sont jamais "élopés" avec leur amoureux, c'est la preuve que vous avez raté l'aventure de votre vie.
     Tout est là pour nous évoquer la nostalgie et en premier lieu le traitement de l'image. Si Proust parlait d'une madeleine et que la madeleine est jaune comme le filtre utilisée pour obtenir cette incroyable photographie, doit-on y voir une coïncidence ? Je ne crois pas.
     Ce film nous renvoie à une époque de notre vie où l'on croit que tout est possible, qu'on est capable de tout tant qu'on y croit et que c'est Nous contre le reste du monde. Mais c'est aussi une époque quelque peu contradictoire : on rêve de rester des enfants toute la vie alors on se crée un monde à la hauteur de nos espérances, dans lequel on aurait des pouvoirs magiques, mais on veut vivre comme des adultes aussi : on veut se marier et que nos choix soient respectés. Et dans ce film, les rôles en sont tout chamboulés. Les enfants paraissent plus terre-à-terre et responsables que les adultes, lesquels ont souvent des réactions immatures et donc comiques, par exemple lors de cette scène :

j'ai pas trouvé la scène =B

je chercherai plus tard.

     On retombe donc en enfance jusque dans les gags : on se croirait parfois dans un cartoon. Pour n'en citer que quelques uns : le personnage d'Edward Norton, la foudre qui frappe Sam, la cabane en haut d'un arbre...

De la poésie.

     Les deux adolescents vont littéralement vivre d'amour et d'eau fraiche. Ils s'enfuient et ne vivent que pour eux, pour leur rêve commun. Comme le dit le jeune garçon, la poésie n'est pas qu'une histoire de rime, et ça, le réalisateur l'a bien compris. Il offre à nos pupilles de magnifiques paysages, à nos tympans de superbes mélodies, et à notre cœur une histoire d'amour des plus pures et naïves.

L'art de la justesse.

     Cependant, le film ne tombe jamais dans l'excès. Tout est maitrisé, sous contrôle : musique, image, acteurs, poésie, émotion... C'est à la fois léger et intense. Les personnages sont attendrissants, drôles, tristes et parfois un peu bêtes mais n'en sont pas moins attachants. Pour reprendre l'idée du cartoon, c'est le même principe que pour le Coyote : bien qu'il cherche à tuer Bip-bip (peut être à cause de ce nom ridicule) on l'aime quand même parce qu'il exprime toutes ces émotions au cours d'un même épisode.
     On a donc certes l'impression de voyager dans un conte pour enfant, cependant tout n'est pas que bonheur et poudre aux yeux. Bien qu'on en soit proche, on ne tombe pas dans le cliché du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain où tout est beau, tout le monde s'aime et s'entraide, etc (même si c'est vrai, ça reste un de mes préférés). On ne s'attarde pas sur les drames qu'éprouvent les familles (fugue, adultère, échec professionnel, jalousie, abus de pouvoir etc...) mais ils sont bien présents et tout le monde ne se tourne pas vers les deux adolescents bras grands ouverts afin de les aider.






Bref, c'est bon, c'est fin, ça se mange sans faim.

 

Et aussi, si j'avais revu le film au moins une fois, cet article aurait peut-être été meilleur.

 



1 commentaire:

  1. Tu dois lire ça :

    http://www.vodkaster.com/actu-cine/moonrise-kingdom-shining-kubrick-3048

    C'est une comparaison inattendue mais c'est trop flagrant quand les images sont mises en parallèle !

    (bon par contre, ce que le mec raconte à partir des images c'est pas très intéressant !)

    Bon article, sinon =3

    RépondreSupprimer